La naturopathie intègre le stress chronique comme facteur de déstabilisation psychique et physiologique. Dans une situation critique ponctuelle, la réponse au stress est une réaction d’alerte qui permet de mobiliser efficacement les facultés physiques et mentales. En cas de stress chronique, les capacités nerveuses et le métabolisme sont affectés, plaçant le corps dans un état inflammatoire constant qui fragilise nos défenses immunitaires. Dès les premiers signes d’affaiblissement, il est primordial d’agir afin d’identifier les sources et la nature du stress pour régulariser efficacement la situation.
Comprendre les trois phases du stress
1- Stress aigu, réaction d’alarme
L’organisme mobilise des ressources d’urgence. On observe alors une réponse nerveuse caractérisée par la sécrétion de noradrénaline principalement (eustress), à destination des organes qui participent à l’action de combat. Les capacités physiques et mentales sont boostées : vigilance accrue, accélération du pouls et de la respiration, afflux de sang vers les muscles squelettiques, arrêt de la digestion et de la récupération, ouverture des sphincters. C’est ce stress que l’on cherche à provoquer dans le renforcement sportif (principe de l’hormèse)
2- Adaptation et résistance au stress
Afin de limiter les dommages causés par l’adrénaline, les glandes surrénales vont sécréter du cortisol (antiinflammatoire naturel) qui va prendre le relai sur le long terme. Les hormones thyroïdiennes vont également être sollicitées. Malgré une énergie apparente, les premiers signes de fatigue physiologique se font sentir : perte d’appétit et de libido, nuits courtes, mauvaise mémoire, moral en dent de scie. Avec une bonne force vitale, cette phase peut durer plusieurs mois. Si le stress est stoppé à ce stade, on observera un retour à la normale rapide.
3- Phase d’épuisement
Le stress chronique mobilise l’adrénaline responsable des réflexes de fuite (distress), causant une tendance à l’abattement. La sollicitation surrénalienne et thyroïdienne prolongée va entraver les capacités à gérer le stress et les fonctions corporelles. Pour assurer la survie, le corps ralentit son métabolisme. Ce sont les signes de l’épuisement surrénalien rencontré dans le burnout et certaines dépressions : fatigue psychique et physique, repli sur soi, douleurs diverses, digestion et sommeil difficiles, fringales chute de cheveux, démotivation, vieillissement prématuré.
La conséquence directe du stress chronique est l’épuisement surrénalien accompagné d’un défaut de cortisol provoquant une inflammation chronique de bas niveau (bas grade) pouvant provoquer :
- des difficultés digestives (acidification, lenteur par inhibition du nerf vague)
- des compensations émotionnelles : fringales, anxiété, repli sur soi…
- des problèmes cardiovasculaires et métaboliques
- des inflammations diverses : articulaires, musculaires, osseuses, névralgies, baisse de la vue…
- une porosité intestinale perte de qualité des jonctions serrées de l’intestin
Les conséquences les plus importantes de cette hyperperméabilité intestinale sont les réactions autoimmunes. En effet, les substances non nutritives (antigéniques) qui passent alors dans le sang provoquent une réaction immunitaire chronique. Au bout de plusieurs années de ce stress incessant, il n’est pas rare de voir apparaitre des manifestations telles que psoriasis (peau), maladie de Crohn (intestin), thyroïdie d’Hashimoto, sclérose en plaque, etc.
De nombreuses solutions permettent de gérer au mieux les sollicitations exceptionnelles. Durant les périodes de stress, il est nécessaire de dégager du temps pour soi afin de garder un rythme de vie équilibré. C’est la solution pour conserver son endurance !
- Prenez vos repas à heures fixes
- Pratiquez un sport quotidien ou de la relaxation
- Faites des pauses toutes les 2h, étirez-vous
- Ponctuez votre journée de respirations ventrales
- Mangez des protéines au petit-déjeuner afin de nourrir le système nerveux
- Favorisez des repas légers le soir
- Laissez une place quotidienne aux loisirs, passions, détentes et aux câlins
- Brisez la routine pour s’aérer l’esprit : activités sociales, massage, esthéticienne, sauna
- Pendant le confinement, pensez aux apéro-skype, bain moussant, dîner en amoureux
- Mettez en place un rituel de coucher (lire l’article)
Si l’état de stress se prolonge, faites-vous accompagner
En séance de naturopathie-micronutrition, l’équilibre neuro-hormonal est évalué par un bilan questionnant l’efficacité thyroïdienne, surrénalienne (cortisol) et des neurotransmetteurs (dopamine, sérotonine, GABA, etc).
Il peut être pertinent d’optimiser le statut de certains micronutriments dont les dosages permettent d’anticiper une faiblesse immunitaire, une porosité intestinale ou une inflammation de bas grade.
Ne nombreux exercices tirés de l’EFT, la méditation de pleine conscience, la sophrologie ou l’autohypnose peuvent être mis en place, afin de réguler un stress aigu et d’acquérir une meilleure gestion des émotions à long terme.
Certaines plantes adaptogènes (les différents ginsengs, le romarin, le cassis…) peuvent soutenir le système hormonal, d’autres viennent favoriser le sommeil pour permettre une récupération efficace (valériane, pavot de Californie, mélisse, passiflore…). Leur action ne sera profitable que si la source de stress a réellement été identifiée et prise en charge.
Un programme personnalisé sur le principe de l’hormèse (renforcement adaptatif et progressif) comprenant des exercices physiques doux, de la respiration, des expositions brèves au chaud et au froid ainsi qu’une alimentation anti-inflammatoire sont également des pistes pour sortir renforcé(es) des périodes houleuses de notre vie.
Quelques astuces pour faire face à un stress aigu
Sources :
- http://www.fibrokur.com.
- « Réduire au silence 100 maladies avec le régime Seignalet », Jean-Marie Magnien, Eds. Thierry Souccar.
- « EFT, un outil universel pour la guérison. Le manuel « , Gary Craid.
- « Hormones, arrêtez de vous gacher la vie », V. Renaud & V. Liesse, Eds Leduc.
- Chaîne Youtube « VérismeTV » par Pierre Dufraisse.
- Calabrese, E. J. ; Baldwin, L. A. Human & Experimental Toxicology, « Defining hormesis » 2002, 21 ,91-97.
Emilie Lambert, naturopathe.